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georges dumézil - Page 4

  • Le chaudron d'abondance...

    Les éditions Terre de promesse viennent de publier un essai de Valéry Raydon intitulé Le chaudron du Dagda et préfacé par Claude Sterckx, spécialiste de la civilisation celte. Docteur en histoire ancienne et chercheur indépendant, Valéry Raydon a notamment publié Apologie du dieu Kronos (Le Labyrinthe, 2007) et Héritages indo-européens dans la Rome antique (Terre de promesse, 2014).

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    " Le chaudron d'abondance du dieu-druide irlandais Dagda aiguise depuis longtemps la curiosité des Celtisants. La rareté, tout autant que le caractère tardif et christianisé des sources mythologiques le mentionnant, ont fait qu'aucune étude d'envergure n'avait été consacrée jusqu'ici à cet attribut divin et à la signification qu'il recouvrait dans la pensée religieuse gaélique préchrétienne. Valéry Raydon tente de combler cette lacune à l'aide de la méthode structurale et comparative dumézilienne. Relevant la qualité de la source de référence sur ce chaudron, une notice tenant lieu à la fois de théogonie, de sociogenèse divine, et de récit étiologique sur l'origine de la souveraineté irlandaise, il restitue la place de ce chaudron à l'intérieur du système panthéiste goïdélique et met en lumière le réseau complexe d'éléments symboliques codifiant le motif mythologique de cet attribut divin. L'authenticité et l'ancienneté de la tradition transmise tardivement est démontrée à la fois par la concordance de la codification du chaudron du Dagda avec les autres accessoires connus du dieu, et par sa relation directe avec une conception archaïque de l'organisation du panthéon et de la souveraineté relevant de l'idéologie trifonctionnelle indo-européenne. L'auteur identifie aussi une application rituelle du chaudron du Dagda survivant dans une institution majeure de l'Irlande alto-médiévale, celle du "chaudron de répartition" propre à l'aristocratie gaélique. Et il traque les avatars du chaudron mythique dans l'épopée, dans l'hagiographie, mais aussi dans la toponymie et les légendes qui s'y rattachent. Il discute la fidélité des avatars débusqués au schéma mythologique décalqué et examine leurs éventuels apports à l'approfondissement de la compréhension du chaudron du Dagda. Ainsi assiste-t-on au lever du mystère sur deux des aspects les plus énigmatiques de cette marmite : son rapport aux eaux marines et l'origine de son pouvoir génésique extraordinaire."

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  • A propos des peuples fondateurs de l'Europe...

    Historien, traducteur, intervenant régulier sur Méridien zéro et défenseur de la cause ukrainienne, Pascal Lassalle nous a adressé un commentaire critique mais argumenté sur le numéro hors-série de la Nouvelle revue d'Histoire sur Les peuples fondateurs de l'Europe. Nous le reproduisons donc ici en espérant qu'il donnera lieu à des réponses constructives...

     

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    A propos du numéro hors-série de la Nouvelle revue d'Histoire sur Les peuples fondateurs de l'Europe

    Un numéro salutaire, mais avec un bémol notable, celui de choix difficilement explicables (?) : les Aquitains, les Basques et les Catalans ont droit à leur(s) page(s) et c'est très bien, mais quid d'une bonne partie des peuples frères de l'Europe médiane, orientale ou baltique : Tchèques, Croates ou surtout Polonais, sans oser parler des Lituaniens, Ukrainiens ou Bélarussiens ? Il aurait été par exemple salutaire de rappeler que ces quatre derniers ont fait partie du plus grand état porteur de phénomènes civilisationnels européens dans cette partie du continent, la "République nobiliaire (Rzcespospolita) polono-lithuanienne. Dans cette zone, seule la vaillante Hongrie semble trouver grâce aux yeux de la rédaction. Grâce au tropisme pro-russe de ces dirigeants actuels ? Nos "amis" russes eux, ne sont en effet pas oubliés sous la plume d'une avocat zélé de la Grande Russie, habitué des colonnes de la revue ou de l'émission du rédacteur en chef sur Radio Courtoisie dans deux articles convenus qui expriment de manière hagiographique le point de vue de l'historiographie russe (la "langue vieille russe", la "Russie de Kiev") et une vision, au mieux idéalisée, de ce pays sous la direction de Poutine (un article abordant les questionnements identitaires des élites politiques et culturelles russes sur leur appartenance à l'espace historique et civilisationnel européen aurait été plus indiqué pour les lecteurs) . A ce stade, on pourrait presque en venir à légitimement se demander si les choix rédactionnels de la revue ne s'inscrivent pas purement et simplement dans une stratégie d'influence, visant à graver dans les esprits d'une manière à peine subliminale , le "traditionnel" axe (géo)politique Paris-Berlin-Moscou (le pôle carolingien et la Russie se taillant la part du lion dans le numéro) en rejetant les peuples de la "Nouvelle Europe" ayant fait les "mauvais choix" (atlantisme résolu, "russophobie") dans les ténèbres de la non-existence historique et identitaire, cela en synergie avec d'autres structures métapolitiques comme la Fondation Polémia ou l'Institut Iliade. Pour nuancer ou infirmer cette hypothèse, on pourra bien sûr remarquer que les peuple ex-yougoslaves et/ou balkaniques, sont également passés par perte et profit, alors que nos amis scandinaves ne sont pas oubliés. Il n'en reste pas moins que ces omissions, qui, pour les hypothèses évoquées ou d'autres, perpétuent des travers qui ne sont pas nouveaux, apparaissent bien regrettables pour un numéro hors série qui se veut exceptionnel et ne l'est donc malheureusement pas tant que ça...
    Au final donc, une fois de plus, outre ces arrières pensées géo et métapolitiques, il est vraiment dommage de gâcher tout un acquis (les travaux du GRECE canal historique à l'époque où il pensait encore l'identité européenne avec ses origines boréennes mises en évidence dès les années 70 par les travaux de Georges Dumézil, puis de Jean Haudry) en faisant purement et simplement l'impasse sur les branches slaves (occidentales, orientales et méridionales) ou du moins en les réduisant dans un « impérialisme historiographique » implicite à la question russe comme au bon vieux temps des travaux d'un Anatole Leroy-Beaulieu pour ne citer que lui. Ajoutons, pour essayer d'être plus exhaustif qu'un article novateur signé par un Iaroslav Lebedysnky sur notre héritage nomade aurait également été le bienvenu. Une certaine déception au final et une vision lacunaire, voire tronquée des peuples fondateurs de cette grande Europe, cette Alter-Europe, que nous appelons inlassablement de nos voeux...

    Pascal Lassalle (10 décembre 2015)

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  • La civilisation celtique...

    Les éditions Yoran Embanner viennent de rééditer l'ouvrage de Françoise Le Roux et de Christian-J Gyuonvarc'h intitulé La civilisation celtique. Les deux auteurs, chercheurs et universitaires, disciples de Georges Dumézil, figuraient parmi les meilleurs spécialistes du monde celtique et ont toujours travaillé à la même œuvre. Ils sont auteurs de plusieurs centaines d’articles et de nombreux ouvrages traduits en une demi-douzaine de langues.

     

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    " Qu’est-ce que la civilisation celtique et qui étaient vraiment les Celtes ?
    On a tant écrit sur le sujet que la question se pose : étaient-ils des barbares grossiers que Rome a heureusement convertis, par le glaive d'abord, par la persuasion ensuite, à la « civilisation » ? Ou bien une aristocratie militaire brillante, conduite par des chefs spirituels, les druides, détenteurs de la plus haute initiation, et que Rome a délibérément détruite ?
    Les Celtes apparaissent enfin pour ce qu’ils sont réellement, de l’Antiquité au Moyen Âge : non des primitifs, mais des peuples différents, ayant sur la religion, la société, l’État, des conceptions traditionnelles inconciliables avec celle de la Rome antique sur lesquelles s’est fondée l’Europe médiévale et moderne. Mieux encore : ce sont les Celtes d’Irlande qui, profondément et sincèrement christianisés, ont sauvé la culture classique du néant des temps mérovingiens.

    Les auteurs ont rédigé à l’attention du grand public, sous une forme simple et condensée, une  solide initiation à la connaissance des Celtes sous ses différents aspects (archéologique, historique, linguistique…) depuis leur apparition au cœur de l’Europe jusqu’aux temps modernes et leur relégation progressive dans les confins finistériens de l’arc atlantique. "

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  • L'épopée indo-européenne...

    Les éditions Fayard viennent de publier Nos ancêtres les nomades - L'épopée indo-européenne, de Georges Sokoloff. L'auteur, spécialiste de l'histoire et de la civilisation russe, reprend ici l'hypothèse  développée principalement par l'archéologue Marija Gimbutas, c'est à dire celle d'un foyer originel des Indo-européens située dans la grande zone de steppe et de forêts qui s'étend au sud de l'Ukraine et de la Russie et au nord la Caspienne.

     

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    "C’est un fait : les légions romaines ont bel et bien diffusé les langues dites latines au sud de l’Europe. Mais faut-il admettre de la même façon que des tribus nomades surgies de la steppe avaient déjà diffusé l’« indo-européen commun »de l’Oural à l’Atlantique ? Oui, démontrent les linguistes, c’est bien la vieille langue-mère de nos idiomes courants. Son vocabulaire nous en apprend d’ailleurs beaucoup sur le quotidien des peuplades qui l’avaient jadis parlé. Elles nous ont aussi laissé des traces irréfutables de leurs migrations, confirment les archéologues. Elles nous ont même légué leurs mythes et leurs rites, ajoutait Dumézil. Pourtant, l’ « idée indo-européenne » bute sur un ultime et grand mystère : comment des bandes éparses de pasteurs nomades ont-elles pu imposer leur lexique et leurs mœurs à des indigènes si éloignés, en outre bien plus nombreux et souvent plus évolués que les intrus venus les coloniser ?
    C’est sur ce mystère que Georges Sokoloff, armé des plus récents travaux sur l’épopée indo-européenne, enquête ici. Ce regard jeté sur ces ancêtres nomades venus de loin peut aussi devenir, à notre époque d’intenses migrations, de replis identitaires et d’esquisse d’une civilisation-monde, un thème de réflexions rêveuses."

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  • Mythes et dieux des Indo-Européens

    Les éditions Flammarion rééditent dans leur collection Mille & une pages, Mythes et dieux des Indo-Européens, un recueil de textes de Georges Dumézil, établi par Hervé Coutau-Bégarie, qui permet d'aborder cette oeuvre riche mais assez touffue et parfois complexe. On trouvera dans le même volume deux autres études du même auteur: Loki, consacrée au dieu malin et métamorphe des Nordiques, et Heur et malheur du guerrier.

     

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    "Après des décennies d'ignorance, l'œuvre de Georges Dumézil est aujourd'hui reconnue comme l'une des références majeures à laquelle doivent se reporter les historiens, les ethnologues, mais aussi " l'honnête homme " désireux de mieux comprendre la fantastique aventure des mythes et des religions des Indo-Européens, ces peuples qui se sont répandus à partir d'un foyer central, des rives de l'Atlantique Nord aux plaines de l'Inde et aux montagnes du Caucase. Se repérer dans cette œuvre immense, dispersée à travers de nombreux livres, n'est pas facile.
    Georges Dumézil, peu avant sa mort, avait approuvé le principe d'un recueil destiné à servir d'initiation. Celui-ci, sans prétendre à l'exhausivité, s'efforce de présenter ls grands thèmes de la recherche dumézilienne et de dégager une leçon de méthode qui intéresse l'ensemble des sciences sociales."

     

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